Le collège dans la presse : classe Non Au Harcèlement.

Le travail des élèves de la classe Non Au Harcèlement est à nouveau à l’honneur dans la presse.

https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-metz-ville/2018/04/06/harcelement-scolaire-au-college-rabelais-de-metz-sablon-temoin-et-complice

 

L’histoire commence par un témoignage au collège Rabelais de Metz.

« Alicia nous a raconté que quand elle était petite, elle a été harcelée parce qu’elle était rousse », rappelle Soline. À ses côtés, Chloé confie qu’elle a ainsi découvert ce que pouvait être le harcèlement, « et que ça pouvait faire très mal ». Elles ont 12 ans, ont intégré la classe de 6e “Non au harcèlement” de l’établissement . Les élèves ont produit Tous témoins, tous concernés , un court-métrage qui a remporté le prix Coup de cœur de l’académie. Nos collégiens sont devenus ambassadeurs et vont à la rencontre des élèves de primaires, de collèges, de lycées pour présenter leur film. Ils ont même rencontré les parents de l’ensemble du quartier lors d’une conférence.

« Liker des propos de moqueries, c’est harceler »

L’équipe pédagogique de ce collège du Sablon s’est donnée les moyens. L’établissement a consacré une classe entière à cette problématique. « Parce qu’il y a deux ans, une jeune fille a été harcelée pendant plusieurs semaines. Suite à un conseil de discipline, le gamin a été exclu de l’établissement », rappelle Patricia Demange, la CPE. Quand ces adolescents interviennent dans une classe, ils rappellent « que même liker des propos de moqueries, c’est harceler ». Ils détaillent un processus dégradant, humiliant. « D’abord les résultats scolaires de la personne baisse, explique Cezar, elle sera triste, elle va s’isoler ne parlera plus à personne. Ce sont les premières conséquences du harcèlement. »

La gravité des faits, ils en ont conscience.

Alors ils expliquent à leurs camarades que tout le monde peut aider. « Même si on n’aime pas la personne qui subit du harcèlement, reconnaît Soline, on n’est pas obligé d’être témoin. Être témoin, c’est être complice. » Ces trois-là, comme l’ensemble des élèves de cette classe dédiée, sont rompus à l’exercice de la communication. « Tout le monde peut réagir », explique Cezar. Il faut en parler aux adultes, aux responsables de l’établissement scolaire. « Le harcèlement, c’est toute la journée. Le matin, dans le bus, à la cantine, à la récréation, pendant les cours », raconte Cezar. « Les professeurs ne voient qu’un moment dans la classe et les harceleurs agissent dans leur dos. »

Quand ils se rendent dans les classes, ces jeunes abordent aussi le cyberharcèlement.

« On indique comment supprimer une image sur Internet, Snapchat, Instagram… », souligne Soline.

Ils n’oublient pas non plus de rappeler les risques judiciaires :

« Un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amendes. La peine maximale pour un enfant mineur harceleur », insiste Chloé. « On encourage les parents à porter plainte », reprend Patricia Demange. Le rôle des parents est fondamental. Les messagers de Rabelais leur ont conseillé l’écoute. « Il ne faut surtout pas décourager, décrédibiliser les victimes. Ne pas minimiser les faits », appuie Soline. « Il ne faut pas non plus que les parents règlent leur compte entre eux », ajoute la CPE. Ils ne négligent rien. L’enjeu est trop important.